Les hommes célèbres

Maison Koechlin au 102 rue la Fabrique à BUHL

Maurice Koechlin

L'aîné, Maurice KOECHLIN est né le 8 mars 1856 à Buhl, Haut-Rhin, au domicile de son père, manufacturier d'une entreprise textile qu'il dirige dans le village.

Après ses études au lycée de Mulhouse, il entre au Polytechnikum de Zurich où il est l'élève de Karl CULLMANN, fondateur de la statique graphique. Cette technique est une méthode entièrement géométrique qui permet la résolution de problèmes en mécanique.

Ses études achevées, son diplôme d'ingénieur en poche, Maurice KOECHLIN entre pour 2 ans, à la compagnie des chemins de fer de l'Est.

En 1879, il rejoint l'entreprise de constructions métalliques et de travaux publics fondée en 1868 par un certain Gustave EIFFEL. Il y occupera un poste de chef de bureau d'Etudes.

A Levallois-Perret, siège de l'entreprise EIFFEL, Maurice KOECHLIN va travailler sur de nombreux projets, entre autres :

- le viaduc métallique du Garabit, dans le Cantal, (1880-1884) ou encore

- l'ossature métallique de la Statue de la Liberté, œuvre conçue par un autre alsacien, Frédéric Auguste Bartholdi.
Et puis, un jour, il va s'attaquer à un drôle de pylône …

En 1884, la décision est prise : c'est Paris qui accueillera l'Exposition Universelle en 1889.

Maurice KOECHLIN et son collègue, Emile NOUGIER, réfléchissent à la construction d'une immense tour métallique visant à « donner de l'attrait à l'Exposition ».

Un avant projet est soumis à Gustave EIFFEL, qui ne se montre pas très enthousiaste.

Il autorise néanmoins les deux ingénieurs à poursuivre leur étude. Un premier plan est finalisé en juin 1884 et le brevet pour « la construction métallique d'un pylône de 300m de haut » est déposé.

Ce pylône est formé de quatre poutres en treillis métallique écartées à la base et qui se rejoignent au sommet, liées entre elles par des poutrelles métalliques disposées à intervalles réguliers. C'est une extrapolation hardie du principe des piles de ponts, technique que l'entreprise EIFFEL maîtrise alors parfaitement.

Le pylône en question n'est cependant pas brillant par son élégance ; on fait alors appel à l'architecte en chef des projets de l'entreprise, Stephen SAUVESTRE, qui lui apporte l'esthétique qu'on lui connaît aujourd'hui.
SAUVESTRE habille les pieds de socles en maçonnerie, consolide la tour jusqu'au premier étage par un truchement d'arcs, réduit le nombre de plates-formes de cinq à deux et surplombe la tour d'une « coiffe », la faisant ressembler à un phare.
Cette nouvelle mouture du projet est à nouveau présentée à Gustave EIFFEL, qui cette fois-ci va changer d'attitude. Il dépose le 18 septembre 1884 en son nom et ceux de Maurice KOECHLIN et Emile NOUGIER, une demande de brevet d'invention intitulé « Brevet pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d'une hauteur pouvant dépasser 300 mètres ».

Puis il passe avec ses deux ingénieurs un contrat qui lui assure la propriété exclusive du projet. En contrepartie, Gustave EIFFEL prend à sa charge les frais entrainés par le brevet et s'engage, - si la tour est réalisée même avec des modifications – à verser à chacun d'eux une « prime » de 1% des sommes qui « lui seront payées pour les diverses parties de la construction ».

Le 8 janvier 1887, Eugène POUBELLE, Préfet de la Seine, confie officiellement à Gustave EIFFEL, le projet d'une tour de fer de trois cents mètres de hauteur, qui durera le temps de l'Exposition Universelle, du 6 mai au 31 octobre 1889.

La construction va durer 2 ans, 2 mois et 5 jours.

Cet ouvrage peut se décliner en chiffres :

- 324 mètres de haut (avec antennes)

- 7300 tonnes de fer

- 60 tonnes de peinture

-150 ouvriers dans l'usine de Levallois-Perret

- entre 150 et 250 ouvriers sur le chantier

- 18038 pièces métalliques

- 2 500 000 rivets dont un tiers utilisés sur le chantier

Cette tour provisoire, construite au départ pour durer pendant la période de l'Exposition Universelle, qui au vu du succès qu'elle a remporté durant l'exposition et la solidité de sa construction, a duré.

Aujourd'hui, la tour EIFFEL est le monument payant le plus visité au monde. En 2014, elle a accueilli 7,1 millions de visiteurs, dont 84 % de visiteurs étrangers. En 2010, elle a fêté son 250 millionième visiteur.

Maurice KOECHLIN est décédé en 1946 à Vevey en Suisse. Il était officier de la Légion d'Honneur.

Le 27 juin 1987, hommage lui est rendu à Buhl. Enfant du village et père de la tour Eiffel, l'école élémentaire prend son nom en présence de Michel Koechlin, un de ses petits-fils.

René Koechlin

René KOECHLIN est né le 4 août 1866 à Buhl. C'est le garçon benjamin de la fratrie.

Suivant les traces de son ainé Maurice, après ses études au lycée de Mulhouse, il entre au Polytechnikum de Zurich. Il en sort major en 1887 avec le diplôme d'ingénieur civil.

Le 7 août 1896, il épouse Elisabeth Sophie Rossier à Veytaux, en Suisse.

Il collabore à diverses constructions d'usines hydroélectriques et conçoit le projet en 1893, d'utiliser l'énergie du Rhin, en aval de Bâle.

René Koechlin présente en 1919 un projet complet d'aménagement du grand canal d'Alsace entre Bâle et Strasbourg avec huit chutes successives comprenant usine et écluse, avec un projet détaillé de l'usine hydroélectrique de Kembs.

Il fonde en 1927 la Société Energie électrique du Rhin pour la réalisation de l'usine de Kembs. Pour assurer la quantité de ciment nécessaire à la construction de l'ouvrage de Kembs, il fonde la Société des Chaux et Ciments du Haut-Rhin à Altkirch.

René Koechlin entreprend également la création de l'usine d'accumulation hydraulique par pompage du lac Blanc et du lac Noir dans les Vosges, servant d'accumulateur journalier pour les excédents d'énergie de l'usine de Kembs.


Sur proposition du président Poincaré, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, élevé au grade d'officier en 1932, lors de l'inauguration de l'usine de Kembs, et à celui de commandeur en 1950.
Domicilié à Mulhouse depuis 1921, il s'établit en Suisse pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il décède dans sa propriété de Vilars-sous-Blonay le 30 juin 1951.

Réalisations René Koechlin

Alexandre Bida

Alexandre BIDA est né à Toulouse le 3 octobre 1813. Son père, militaire de carrière, s'installe à Paris en 1825.

De Toulouse où il est né, Alexandre BIDA monte vers le 'nord' en 1825. Elève au collège de Compiègne, puis au séminaire de Charleville, il marque très tôt un goût prononcé pour le dessin, couvrant ses cahiers de graphitis et d'illustrations.


En 1833, à l'âge de 20 ans il se consacre tout entier à son art et œuvre pendant 2 ans à l'atelier d'Eugène DELACROIX.
Après plusieurs voyages dans le Midi et en Orient, il débute au 'Salon' en 1847 et se fait remarquer pour ses illustrations 'osées' de la Bible.

Ses séjours en Orient (1843-1850) vont l'influencer et le conduire à peindre un grand nombre de scènes islamiques.

A la suite d'un 4° voyage en Palestine et en Egypte, Alexandre BIDA fit des compositions, et mettant à profit des études faites sur place, rompt avec la tradition du classique. Il rapprocha ainsi l'interprétation du texte sacré de la vraisemblance et de la vie, au point qu'on peut le considérer comme l'initiateur d'une nouvelle conception de l'art religieux.

Il jouissait d'une grande notoriété dans le monde artistique. Les musées du Louvre et de Chantilly possèdent plusieurs tableaux de BIDA.

Le souvenir d'Alexandre BIDA est demeuré vivace dans le Florival, où, veuf d'un premier mariage, il épouse en 1869, la fille de l'industriel ASTRUC. Il s'établit à Buhl après la guerre de 1870. Il est décoré de la croix d'officier de la Légion d'Honneur.

Son installation à Buhl ne l'a pas empêché de visiter encore l'Italie, la Hollande et l'Allemagne.

Alexandre BIDA est décédé à Buhl en pleine activité, le 3 janvier 1895.

La mise en vente de son patrimoine à l'hôtel Drouot à Paris fut une grande perte pour le Florival.

Mario Gautherat

Mario Gautherat, est né à Buhl le 7 mai 1902 au 95 rue Florival au café-boulangerie Gautherat, qui deviendra la Coop ou Kunsum. Il est le fils d'Ernest Gautherat et de Thérèse Ernst.
Cette maison a été démolie en 1991 pour faire place à un arrêt de bus et à un parking.

Mario Gautherat a été un compositeur, chef d'orchestre et pianiste. Il fit ses études musicales au conservatoire de Lyon, dirigé par Florent Schmitt, dans les classes de contrepoint et d'harmonie. Il dirigea les orchestres de Lyon et du théâtre des Célestins.

Le 9 février 1931, il a épousé Céline Claudia Rollet à Lyon.

Compositeur du ballet comique « La valse » et du « Chariot d'or », légende lyrique du chariot d'or du lac du Ballon. Il créa l'opérette « La Valse des beaux jours », la première a lieu à Mulhouse en 1958. Grand succès aussi pour l'opérette « Au pays de l'or » jouée en France plus de 400 fois.

Mario Gautherat est décédé la 09/01/1987 à Gouvieux dans le département de l'Oise.

Jean-Paul Koenig

Jean-Paul Koenig est né le 5 juin 1924 à Buhl

Ce fils de restaurateurs est aussi le propriétaire-exploitant de l'hôstellerie Saint-Barnabé à Buhl.

Mais il est aussi artiste peintre pendant ses moments de loisirs. Sociétaire des artistes français il est pensionnaire des Beaux-arts à Paris, à l'atelier de Nicolas Untersteller, futur directeur de l'école. Il devient le peintre du pays natal, de la forêt et de sa faune.

Il obtient le prix Rose Bonheur en 1959 à Paris pour sa « Biche mourante » ainsi que le prix Bellini et le prix Zwiller.

Il est membre de l'Académie d'Alsace ainsi que membre fondateur de l'Association des Amis de Murbach.

Il est l'auteur de la fresque « Le village heureux » qui orne l'ancienne salle de séance de la Mairie (Accueil actuel)

En plus de tous les paysages du Florival qu'il a peint, il a également participé à la réfection de la chapelle Notre-Dame de Lorette de Murbach.

On lui doit aussi le triptyque qui figure dans l'église de l'ancienne abbatiale de Murbach.

Jean-Paul Koenig est décédé le 27 janvier 2011.
Fresque du " Village heureux" à la Mairie de Buhl réalisée en 1962

 

 

Carte de Buhl