Le Demberg

Demberg à droite et Hochkopf à gauche

UN SITE CELTE DANS LE FLORIVAL ?

Tenneberge en 1250, Tennenberg en 1453, Tennarberg en 1500, Themberg en 1718

Altitude : 628 m.

Sa composition géologique est schisteuse et porphyrique.

Le Demberg est considéré comme la montagne sacrée des Buhlois.

Au XIX° siècle, M. Schlumberger y aurait trouvé des outils en pierre, ce qui pourrait faire penser que la première colonisation du site remonterait à l'âge de la pierre.

Le Demberg a aussi une réputation ésotérique.

D'aucuns y ont cru voir le site de l'un des plus anciens cultes celtiques d'Alsace. Un menhir naturel et un groupe de rochers en forme d'autel, prêtent à penser que des sacrifices humains ou d'animaux se sont déroulés au sommet de cette montagne.

Les peuplades primitives ont toujours sacrifié sur les hauteurs. On allumait les feux sacrés* et les prêtres, les prêtresses et leurs adeptes dansaient autour des mégalithes.

Site mégalithique du Demberg

* Une résurgence de ces feux sacrés sont de nos jours les feux de la St-Jean. Ce rite s'est déplacé pour les Buhlois du Demberg jusqu'au Kuppel, où il eu lieu jusque dans les années 1950.

La mémoire ancestrale est tenace et est restée vivante à travers les mythes et les légendes. Il semblerait que jusqu'au Moyen-Age, des pratiques rituelles ont encore eu lieu au Demberg, perpétuant ainsi les anciennes croyances liées à la fécondité.

Appelé aussi Hexenbuckel (colline des sorcières), le Demberg est considéré comme le deuxième lieu de rencontre de celles-ci dans notre région après le Bollenberg.

Un mystérieux récit est parvenu jusqu'à nous à travers les âges.

« Du haut de cette montagne, des cloches carillonnent. Elles datent des temps anciens. Parmi elles, celle de St Jean. Elle remonterait au temps des païens et a été trouvée au sommet du Demberg, suspendue entre deux rochers. On la fait sonner pendant les orages. Un jour, alors que la cloche de St Jean appela à la prière, un épouvantable orage sortant du Belchenthal allait éclater sur Buhl. Tout à coup on entendit une voix s'écrier : « Arrête ! le chien de St Jean aboie !» Aussitôt on vit la nuée d'orage reculer. Et à la grêle qui commençait à tomber, succéda une pluie douce et bienfaisante. Depuis ce jour on faisait sonner la cloche de St Jean pendant les orages ».

La cloche existe toujours, fidèlement suspendue dans le clocher ; c'est une des plus anciennes d'Alsace. Elle rythmait la vie du village, elle en était l'âme.

C'est sûrement elle qui est à l'origine du sobriquet « Elfaluter » donné aux buhlois.

« Il y a bien longtemps, les habitants du Buhele construisirent une petite église et en furent très fiers. Le clocher solide et bien droit abritait une seule cloche. Elle servait à sonner le tocsin en cas de danger, mais son rôle principal était d'appeler les habitants à prier l'Angélus le matin, à midi et le soir.
Hélas le diable avait établi ses quartiers au sommet du Demberg. Tous les jours à midi, il fut réveillé par les sons de la cloche. Il décida de détruire l'église. Pour ce faire, il poussa un gros rocher en vue de le faire dévaler les pentes de la montagne à midi. Mais les habitants, ayant eu vent de ses intentions, décidèrent de faire sonner la cloche à onze heures. Surpris, le diable ne put mener à bien son projet, tous les buhlois étant déjà en train de prier la Vierge. Il se mit à trembler de colère et laissa choir le rocher ».

Il existe néanmoins deux faits historiques révélés se rapportant à ce site :

- En premier, il y a lieu de noter une exploitation de mines de fer au XVI° siècle. En 1762, la Compagnie d'Anthès sollicita de l'abbaye de Murbach, l'autorisation d'exploiter ces mines pour une durée de 20 ans. L'extraction semble avoir été abandonnée vers la fin du XVIII° siècle.

- En second, durant la deuxième guerre mondiale, les Allemands avaient installé, sur les pentes de la face nord du Demberg à hauteur de l'actuelle usine Sévylor, des rampes de lancement d'une arme secrète la « HDP ou Hoch Druck Pumbe » destinée à bombarder la région de Belfort. Pour mettre la population de la vallée à l'abri d'éventuels bombardements alliés contre ces installations, il était question d'évacuer les habitants; mais la Libération survint avant que cette arme secrète ne soit opérationnelle. Pour avoir été épargnés, les habitants de Schweighouse firent ériger en 1946, en remerciement, une grotte de Lourdes au prieuré de St-Gangolf. (voir à ce sujet une publication de la Commune de Buhl - Les armes secrètes – le mystère du Demberg – Edition en 2002).

En réalité, une explication plausible de faire sonner les cloches à onze heures, est qu'il fallait presque une heure aux habitants, qui étaient occupés à leur labeur dans les forêts, les pâturages et la vigne, pour rentrer au village pour le repas de midi. Ceci expliquerait donc cela.

 

Sites remarquables

 

Carte de Buhl