L'industrialisation

Année 1810, c'est le début de l'ère industrielle avec la création de la première manufacture Blanchinay et Cie. En 1811, la filature possède déjà 32000 canettes et 2000 retords. En 1812, la manufacture passe sous le contrôle de Martin Thyss qui en fera une manufacture de draps.
Construit dans l'Unterbuhl en 1794, le moulin Schupfer sur la Lauch, en amont de Buhl, devenu entre temps la forge Martinet de Buhl, est racheté en 1826 par les Ets. Ziegler – Greuter et Cie. Elle deviendra une usine de filature et une unité de tissage et après la mise en place de celle ci en 1835 sous l ‘appellation « Filature et Tissage mécanique à l'eau »Au tout début de ce 19ème siècle on compte aussi dans le village des semi-industries dont :
- la forge Jean Durr qui cessera son activité en 1850
- le tuilerie Jean Grundler
- le moulin Jean Hiltenbrand qui cessera son activité en 1884
- le moulin Joseph Hiltenbrand

En 1834 est fondée la fabrique de tissus 'Sébastien Calias' devenant plus tard la propriété de Joseph Menny, usine qui va arrêter son exploitation en 1871.

En 1851 débute une grave crise textile. Les entreprises Ziegler ferment leurs usines. La commune signale 1200 personnes sans travail.

Cependant dès 1849 les Ets. Ziegler-Greuter passeront entre les mains d'Adolphe Astruc. En 1852 ils deviendront les usines Marin-Astruc qui travailleront surtout le coton. On y comptera jusqu'à 29592 canettes, 804 retords et 584 métiers à tisser.

En 1853 les ateliers de filature et de tissage Bourcart sont crées.

Le 5 décembre 1862, une partie de l'usine d'Adolphe Astruc est détruite par le feu.

En 1867 l'industriel Gand reprend l'activité des Etablissement Thyss. Les ateliers de tissage qui y avaient été introduits en 1865 comptent alors 870 métiers à tisser.

En 1885 Théophile Hossenlopp crée un lavoir de déchets textiles qui deviendra plus tard la Fabrique de poudre-coton de Peter Temming puis les établissements 'Lavoir et Carbonissage' qui cesseront leur activité en 1935.
La poudre-coton est la matière première utilisée lors de la fabrication de fibres textiles telles que la rayonne ou la cellulose.

Le 19 juin 1912 une partie d'un bâtiment de la Manufacture de Buhl (anciennement Ets. Edmond Rogelet) s'effondre. Bilan : 4 morts et 18 blessés graves.

Le 1er avril 1920 la Manufacture de Buhl se met en grève. Une partie du personnel a été licencié et se trouve donc sans ressources. Une commission a été crée pour suivre jour après jour l'évolution de la situation. S'il y a nécessité, une cuisine populaire sera mise en place.

Lors du conseil municipal du 11 décembre 1930, M. le Maire signale que la crise du textile commence à sévir dans la commune. Il va falloir envisager la mise en place de travaux d'intérêt public qui seront effectués par les chômeurs. Le conseil municipal propose les salaires horaires suivants pour les chômeurs qui travailleront à la commune :
- 2, 60 Frs. pour un célibataire
- 3 Frs. pour un homme marié + une indemnité journalière de1,25 Frs par enfant.

Fermeture définitive de la Manufacture de Buhl en 1935. Plus de 1200 personnes se retrouvent sans travail. La population retombe à 3200 habitants, 485 buhlois sont inscrits au chômage. C'est le taux le plus élevé de France. La commune va financer des travaux d'intérêts publics, ce qui va entraîner la municipalité au bord de la faillite.

La société de câblerie métallique 'Mercure Métal' (appelé par la suite « Tréfilerie et Câblerie de l'Est ») achète en 1938 une partie des locaux de l'ancienne Manufacture de Buhl.

Le 5 mars 1948, vente par le notaire Me. Reeb de Guebwiller par adjudication publique en la salle d'audience de la mairie, de la 'Mekanische Weberei zu Linden' sous séquestre (anciennement Ets. E. Rogelet).
4 concurrents sont en présence :
- le Comptoir de l'Industrie Cotonnière Boussac
- la Société Saint-Gobin de Paris
- la Société Albion de Paris
- la Société Anonyme de l'Industrie Cotonnière de Mulhouse représentée par son directeur général M. Seyrig et le directeur des Ets. Marin-Astruc, M. Hanauer.
C'est cette dernière société qui emporte l'adjudication pour un montant de 17.300.000 Frs. et devient ainsi le propriétaire des établissements en question.

Le 3 octobre 1952 un dépôt de chutes de coton est la proie des flammes aux Ets. Marin-Astruc. Il n'y a pas de victimes mais les dégâts matériels sont évalués à quelques 10 millions de francs.

La série noire continue. Le 12 mars 1963 les établissements Marin Astruc annoncent la fermeture de leurs ateliers de filature et de tissage à Buhl. Quelques 550 personnes sont à la rue. Une manifestation rassemble plus de 400 personnes.

Une bouffée d'oxygène pour le village. Le 8 septembre 1963, la société Sevylor, basée à Saint – Ouen, fabrique d'objets gonflables, transfère ses installations à Buhl.

La « Tréfilerie et Câblerie de l'Est » le 7 janvier 1965 ferme ses portes et licencie son personnel.

Le 30 mars 1977, 300 ouvriers de l'usine Sevylor à Buhl manifestent dans les rues de Buhl.

Le 21 mai 1981, mise en chômage partiel de la moitié du personnel de Sevylor, ce qui entraine une grève et des manifestations.

Le 7 août 1981, Sevylor dépose le bilan. C'est le groupe Zodiac qui va reprendre une partie de l'activité. Grâce au syndicat CFTC, au comité d'entreprise et avec l'appui du député Charles Haby et des élus locaux, 386 emplois seront sauvegardés.

En juillet 2006, la société Zodiac European Pools n'emploie plus qu'une centaine de personnes.

Le 19 juin 2015, cet établissement ferme définitivement ses portes.

 

 

Carte de Buhl